Ukraine : quel soutien au delà de l’urgence ?

Intervention en plénière

Mme la Présidente, Cher.ères collègues,

 

Notre groupe veut d’abord saluer l’initiative prise de ce compte-rendu devant l’Assemblée Régionale.

 

Nous saluons également les engagements pris en notre nom par le Vice-Président Molinoz au sein du Comité des Régions d’Europe, en vue de la reconstruction future de l’Ukraine. C’est sur ce point que portera essentiellement notre contribution.

 

Mais d’abord un mot sur ce bilan.

 

La volonté de notre Présidente s’est traduite dans les semaines qui ont suivi l’agression russe sur le territoire ukrainien par une série d’actions matérielles de première intention. Le temps viendra d’en analyser la portée, d’en vérifier les modalités d’organisation sur place, d’en mesurer l’efficacité. On sait que, parfois, les meilleures intentions du monde, ne se traduisent pas forcément par les gestes adaptés.

 

On devra s’interroger bientôt sur la façon de les prolonger, en fonction de l’évolution que pourrait connaitre le conflit. Les organismes qui ont été associés à nos efforts doivent être informés et accompagnés pour les suites qui seront données à ces initiatives

 

L’accueil d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens reste donc d’actualité, ainsi que les aides qu’on qualifient un peu maladroitement « d’humanitaires », tellement elles pèsent aussi sur les conditions de la guerre ; notre soutien comporte ainsi une dimension politique qu’il faut assumer.

 

C’est encore plus vrai si l’on se place dans la perspective d’une reconstruction.

 

On l’a bien vu dans une période pas si lointaine où les pays sortant de la tutelle soviétique, ont été confrontés à une forme de reconstruction. Le terme est d’ailleurs un peu « piégeux » : il met l’accent sur des éléments matériels (comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on voit les villes et les villages ravagés par les bombardements), alors que c’est aussi d’une reconstruction morale, d’une reconstruction politique dont il est forcément question.

 

Je me contenterai d’identifier les éléments, sans doute partagés par d’autres dans cette assemblée, que notre groupe aura à cœur de suivre pendant la durée de la participation de notre collectivité à cet effort porté par le Comité des Régions :

 

  • Oui d’abord à la place faite à la coopération décentralisée dans cette reconstruction ; les États ont leur rôle, bien évidemment, mais les collectivités représentent une force inégalable pour diffuser au plus près des populations, et d’une façon plus équilibrée que les États, les élément de coopération et d’échanges qui garantissent le succès de l’entreprise de reconstruction-intégration ;

 

  • Précautions ensuite sur ce qu’on peut appeler le piège de la dissymétrie : nos modèles ne se transposent pas aussi facilement qu’on le croit ; pardon pour cette évidence mais derrière l’affirmation que ce sont « eux et pas nous» qui décideront des formes de leur reconstruction, se cache parfois, qu’on le veuille ou non, nos propres modèles de développement dont nous préjugeons qu’ils sont les meilleurs à mettre en place ; l’Europe, comme l’ont montré de nombreux exemples dans l’intégration des ex pays de l’Est, ne sait pas toujours agir autrement que sous forme d’intégrations préconçues et normalisées

 

  • En me gardant donc de ce risque je me contenterai de dire que l’opportunité existe que du drame en cours une renaissance suive qui, après avoir assuré la survie, permettra d’interroger les modèles existants, issu d’un productivisme industriel et agricole peu compatibles avec les enjeux écologiques planétaires ; la seule référence aux énergies carbonées suffit à mesurer les pas de géants qui doivent être accomplis dans le cadre de cette co-construction ;

 

  • Oui enfin à la mobilisation des citoyennes et des citoyens à travers le tissu des associations, c’est l’outil dont nous disposons ici et des formes appropriées qui seront inventées là-bas ;

 

  • Tout cela pour être au plus près de l’objectif ultime : agrandir l’Europe (c’est la dimension politique que j’évoquais plus haut) en lui demandant de se transformer elle-même parallèlement à cet agrandissement ; certes elle accueillera des peuples qui se reconnaissent en elle, mais qui demandent aussi à rester eux-mêmes dans cette intégration.

 

Un mot de conclusion pour dire que ce qui est dit au sujet de l’Ukraine, vaut aussi pour la République de Moldavie, directement concernée, de la Géorgie qui relève d’une problématique voisine, et de l’Arménie, durement touchée dans la période que nous vivons.

 

Je vous remercie.

 

Claude MERCIER
Conseiller régional délégué, en charge de l’Économie circulaire et des déchets
a

What You Need to Know About VoteStart

The perfect way to get a head start in your upcoming political campaign.

 
2976 Washington St
San Francisco, CA 94115
 

Follow us:

Chip in now, every dollar helps in the crtical final moments of this campaign.

Fiona Anderwood