Amandine Rapenne, présidente du Comité Effilogis

25 % des personnes interrogées par le Médiateur national de l’énergie ont connu des difficultés à payer leur facture d’énergie en 2021. Ce chiffre monte à 46 % parmi les 18-34 ans.

Ces chiffres nous laissent effarés et derrière eux, nous connaissons la détresse de celles et ceux qui ne parviennent plus à faire face aux factures, et qui souffrent du froid l’hiver.

La Région Bourgogne Franche Comté a instauré dès 2009 le dispositif Effilogis, qui permet d’obtenir des conseils, de réaliser des audits, de bénéficier d’aides financières pour la rénovation thermique et d’atteindre le niveau Bâtiment Basse Consommation-Effinergie (BBC-Effinergie) et de construire des bâtiments passifs.

En tant que Conseillère régionale déléguée à la transition énergétique, je préside le comité technique Effilogis qui analyse et instruit l’ensemble des projets portés par les bailleurs sociaux, les collectivités locales, les associations et les particuliers pouvant bénéficier de subventions.

A notre grand désarroi, et malgré des alertes répétées, l’État fragilise ce dispositif de 15 ans et qui pourtant fait l’unanimité. 

Certes, la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021 promeut un guichet unique de la rénovation énergétique, renforcé avec une seule marque nationale, France Rénov’. Mais dans le même temps, l’État développe un système d’audit réglementaire en deçà de celui mis en place en Région Bourgogne-Franche-Comté, notamment pour le volet « sortie de passoire ».

L’État met en difficulté les familles de notre Région qui entreprennent, avec volontarisme, les démarches en vue de réaliser de travaux conséquents sur leurs logements.

L’État met également dans une situation délicate les EPCI qui ont mis en place des Plateformes Territoriales de Rénovation Énergétique à l’adresse de leurs habitants.

Aussi, le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la clef de la lutte contre la précarité et contre les émissions de GES se situe bien dans la rénovation performante.

Cette rénovation performante s’appuie sur un tissu d’artisans qualifiés qui maillent notre territoire, avec des artisans qui se forment, se risquent à utiliser de nouveaux matériaux, emploient des milliers de personnes qu’ils forment en transmettant un savoir-faire minutieux.

Elle est d’autant plus vertueuse qu’elle sert aussi à :

• Lutter contre les gaspillages et les surconsommations d’énergie,
• Créer des emplois locaux et non délocalisables,
• Structurer des filières de matériaux biosourcés,
• Réduire les inégalités sociales,
• Limiter notre dépendance aux énergies fossiles aujourd’hui importées et soumises aux aléas géopolitiques.

Au titre de cette mission liée au conseil régional, je serai le mercredi 06 juillet prochain à Chalon-Sur-Saône pour visiter deux usines, Isover et Novidem (groupe ID’EES qui favorise l’insertion par l’activité économique), spécialisées dans la fabrication d’isolants (en fibre de carton notamment).

Amandine RAPENNE

Conseillère régionale, déléguée aux transitions énergétiques et alimentaires dans les lycées