Préparer l’avenir de la filière automobile – Assemblée plénière du 17 décembre 2021

Séance plénière

Oternaud-AP-17-12-2021

 

Madame la présidente, chers collègues,

 

Nous vous présentons, dans le cadre de la feuille de route de la filière automobile État-Région, un premier état des lieux préparé sur la base du document de synthèse élaboré par les services de l’économie. Avec Jean-Claude Lagrange nous menons actuellement de nombreuses auditions pour aller plus loin que le simple diagnostic. Nous avons intégré les premières remarques du CESER en élargissant les auditions aux professions tels que les garagistes et également au monde universitaire.

 

La filière automobile en région Bourgogne Franche Comté représente 350 établissements, plus de 45000 salariés aux quels il faut ajouter 9300 intérimaires et toutes les professions de service liées au secteur. Cela représente près d’un tiers de l’emploi industriel en région. La filière automobile régionale représente à elle seule 10% de la filière automobile nationale.

 

Notre région accueille 4 grands pôles de production automobile avec l’Yonne spécialisée dans l’emboutissage et le ferrage, la Saône et Loire avec les entreprises de mécanique gravitant autour de Fiat Power Train, le Jura avec les entreprises de transformation par injection de métaux ou de plastiques et enfin le Nord Franche Comté très lié aux sites Stellantis de Sochaux et Mulhouse. Notre région possède un pôle de compétitivité, le pôle Véhicule du Futur, partagé avec Grand Est, et des écoles d’ingénieurs et universités travaillant sur les mobilités.

 

Comme présenté par M. Soret, vice-président, le secteur automobile doit faire face à de nombreux bouleversements :

– L’impact des directives européennes renforcées ‘Fit to 55’ avec une électrification massive conduite à marche forcée

– Un problème conjoncturel pour les équipementiers d’amortissement des investissements liés aux arrêts de production des constructeurs

– Une surcapacité mondiale de production datant d’avant la crise de la COVID et de la conversion électrique

– Une compétition mondiale sur les coûts qui se situe même à l’intérieur des groupes entre usine : le développement du véhicule à hydrogène de Stellantis démarre chez Opel à Rüsselsheim.

 

Le site de Sochaux, de part sa transformation en usine 4.0 et l’électrification des motorisations, mettra 5 heures pour assembler un véhicule alors qu’il faut environ 9 heures aujourd’hui.

Les sous-traitants pour les véhicules électrifiés ne sont plus les mêmes et la valeur ajoutée se déplace vers les batteries et le numérique. Les compétences demandées par le secteur ne sont plus les mêmes et des métiers en tension apparaissent.

Les services garagistes, loueurs, pompistes subissent également un fort impact de ces transformations.

Les risques sont des pertes d’emplois massives, des pressions encore plus accentuées sur les prix et le déclin de certaines activités comme les fonderies, les forges, certains usinages liés au moteur thermique.

Les opportunités résident dans le développement d’activités liées à la motorisation électrique, batteries, hydrogène, électronique de puissance, la connectivité et l’implantation d’infrastructures nécessaires, bornes de recharge et corridors hydrogène pour les poids lourds.

Le maintien du site de Sochaux et de ses sous-traitants locaux à un haut niveau de compétitivité (innovation, proximité) est un enjeux fort.

 

L’hydrogène est particulièrement adapté aux transports de charges lourdes et nous le retrouvons naturellement sur les poids lourds, bus, les transbordeurs et les trains. Notre région est au centre du corridor hydrogène avec une direction vers l’Allemagne et sur un axe Nord-Sud.

 

Le développement de nouveaux usages et nouveaux services :

 

Le développement d’une nouvelle filière de REFABRIQUE (remarketing) automobile qui consiste à rénover des véhicules d’occasion pour les proposer comme alternative à l’importation de véhicules ‘Low Cost’. Seulement 2,8% des ménages français sont en capacité d’acheter un véhicule neuf alors que le marché de l’occasion a représenté en France l’année dernière 6 millions de véhicules.

 

Cette nouvelle filière s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire, un véhicule refabriqué c’est 12 tonnes de CO2 en moins, un véhicule rétrofité (passage au moteur électrique), c’est quasi Zéro impact en terme de GES. A cela nous pouvons adjoindre des perspectives dans le recyclage des batteries et le démantèlement véhicule pour récupérer les matériaux en tension de livraison (matières plastiques).

 

Pour les entreprises, la réflexion porte sur la compétitivité à conserver la diversification nécessaire, l’innovation et la formation aux nouveaux métiers.

 

Pour les territoires , il convient de préparer l’avenir en faisant face aux urgences mais également accompagner les mutations, renforcer leur attractivité et accompagner les formations.

 

Une action massive de visites d’entreprises devra être réalisée par l’État et la Région en lien avec les EPCI pour s’assurer que chaque entreprise a défini une stratégie, leur proposer des outils et de disposer d’une connaissance fine de la situation. C’est la Force d’Intervention Mutations Automobile.

 

Nous porterons une analyse prospective territorialisée de l’emploi et des compétences, mettrons en place des actions anticipant les baisses d’emplois et des passerelles professionnelles pour les métiers en mutation.

Nous comptons sur une réelle coopération des acteurs publics et privés.

Nous vous proposerons un point d’avancement fin janvier 2022.

 

Je vous remercie.

 

Éric OTERNAUD

 

conseiller régional, délégué à la conversion écologique de l’économie, aux emplois verts et à l’économie sociale et solidaire

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