Discours de politique générale – Plénière octobre 2023

Intervention en plénière

 

Madame la Présidente, cher-es collègues,

Nous sommes décidément entrés dans un temps de violence et d’instabilité.  Les attaques terroristes sont des chocs terribles.

Nous adressons nos pensées émues à la communauté éducative de ce pays à nouveau terriblement éprouvée, aux proches de Dominique Bernard, aux élèves et aux parents d’élèves du Lycée Gambetta d’Arras, et à toutes celles et ceux qui s’en sentent aujourd’hui proches et solidaires. L’école devrait être un endroit sacré. Les enseignants, et toute la communauté éducative, devraient être intouchables.

 

Ce drame est intervenu 6 jours après des attaques terroristes du Hamas en Israël qui ont stupéfait par leur ampleur et par leur cruauté. Les écologistes seront toujours aux côtés de celles et ceux qui œuvrent pour la paix.  Face à la barbarie, nous devons chercher des réponses dans le droit international et son application. Ainsi, même si ces meurtres et les prises d’otages sont intolérables et la riposte compréhensible, nous ne pouvons tolérer que les civils de Gaza soient maintenus sous blocus et subissent des bombardements.

Israéliens comme Palestiniens ont le droit total de vivre en paix et en sécurité. Il faut réussir à retrouver, malgré l’impensable, la voie de la négociation et de la paix.

 

Monsieur Odoul, vous dites tout et son contraire. Nous n’avons aucune leçon à recevoir d’un parti de l’extrême-droite qui, depuis l’affaire Dreyfus, a une longue tradition d’antisémitisme et dont le chef historique Jean Marie Le Pen considère les chambres à gaz comme un détail de l’histoire.

 

Cette violence dans le monde (nous n’oublions pas l’Ukraine, le Haut-Karabakh) nous oblige d’autant plus à agir là où nous le pouvons, par le biais de nos politiques pour l’atténuation et l’adaptation climatique. Ne nous y trompons pas, le changement climatique amène déjà et amènera encore plus de  violence, pour le partage et l’accès aux ressources .

 

La prise en compte de l’environnement Monsieur Platret n’est pas un mantra, c’est une nécessité absolue !

Cet été a été le théâtre de toutes les alertes et de toutes les confusions : alors que chaque mois des records de chaleur sont battus, certains se déclarent encore surpris, d’autres trouvent maints prétextes pour retarder l’action, certains mêmes, vont jusqu’à remettre en cause les consensus scientifiques.

Pendant ce temps, les espèces disparaissent à bas bruit, les plus vulnérables meurent de chaleur, les forêts brûlent et les cours d’eau sont à sec.

 

Le choix politique est celui-ci : subir le déclin ou reprendre notre destin en main.  Écologistes, notre choix est fait : nous sommes dans l’action sans tergiverser car l’inversion des tendances négatives est possible, elle est à notre portée.

Bruno David, que nous aurons l’honneur de recevoir, explique très bien, comment les espèces, tant qu’elles n’ont pas dépassé un seuil d’extinction, se régénèrent assez vite. Alors dans cette logique d’empêcher l’irréversible, notre majorité, à l’impulsion de notre groupe et de la Présidente, a pris la bonne décision de créer un groupe régional d’expert du climat et de la biodiversité afin d’évaluer les coûts et les bénéfices de différentes politiques, de manière à informer au mieux la décision.

 

Nous faisons le choix responsable de la pédagogie quand d’autres s’épanouissent grossièrement dans la démagogie. Ainsi sur le ZAN, certains ont remodifié la loi visant à freiner la bétonisation des espaces agricoles et naturels. Pourtant, le récent sondage IFOP commandité par Intercommunalités de France, démontre que 87 % des Français y sont favorables. En effet, les terres agricoles et les espaces naturels sont l’identité et l’avenir des campagnes, c’est aussi notre assurance vie à tous.  Stockage de carbone, résilience alimentaire, ressource en eau, laboratoires d’innovations sociales, les ruralités écologiques font partie des solutions.

A l’heure où se multiplient les points de fragilité de nos sociétés, il nous appartient d’appliquer le « principe d’anticipation ». Concrètement, c’est ce que faisons, et chacun ici pourra remercier l’action régionale. Nous voterons en commission permanente un plan d’actions pour préserver la ressource en eau, nous ajoutons 4 millions supplémentaires pour isoler les bâtiments et notamment les logements sociaux dans la décision budgétaire modificative, veillons à préserver les lignes ferroviaires là où elles existent et augmenteront la fréquence des trains. C’est un frémissement pour le ferroviaire mais il faudra évidemment accélérer la cadence !

 

Dans ce contexte d’effondrement climatique et du vivant, les enjeux de santé publique prolongent aussi les questions climatiques et de biodiversité.

Rappelons-nous : face à l’évènement soudain de la COVID 19, notre système de santé n’était pas suffisamment préparé à encaisser le choc, car ses failles étaient considérables. Qui aujourd’hui dans son quotidien ou dans celui d’un proche, n’est pas confronté à sa dégradation ?

Bien sûr, les conséquences des décisions du passé en termes de démographie médicale pèseront lourdement et longtemps. Elles nous interrogent ainsi sur la capacité réelle de l’Agence Régionale Santé à mettre en œuvre ses propres priorités. Au-delà de cette réalité de 25 ans de sous-investissement sanitaire, il nous faut raisonner aussi de manière qualitative : outre la question de la difficulté d’exercer aujourd’hui les métiers de soignants, l’épuisement du personnel hospitalier, la question de la santé dépasse la question de l’accès aux soins.

 

Il est temps de prendre à bras le corps, non seulement la réalité d’une population qui vieillit, mais aussi celle des besoins nouveaux liés au traitement au long cours des « épidémies des modes de vie » : diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques, stress, de toutes les comorbidités qui affectent largement l’autonomie des personnes…

Nous défendons une approche de « santé globale », une vraie stratégie de prévention populationnelle, qui concerne l’ensemble des humains et du vivant. Elle repose sur une mobilisation générale, touchant à l’habitat, à l’urbanisme, aux mobilités, à la production agricole, à l’éradication de la pauvreté, génératrices de précarité énergétique et alimentaire.

 

Tout au long de cette session, nous porterons l’écologie tout simplement, sûrement pas la soi-disant « écologie à la française » qui est condamnée par la justice pour inaction climatique, ni écologie « punitive », ni je ne sais pas quoi d’autres d’ailleurs. Pour ne pas être trop longue dans ces propos de politique générale, nous interviendrons au moment voulu, notre vision du CPER et sur la convention TER.

Vision d’une écologie courageuse, qui se discute avec tout le monde et qui a vocation à réparer une société bouleversée par tant d’années de renoncements. Société qui aspire désormais à des solutions pour vivre mieux, dans la paix, sans laisser les plus pauvres, les plus précarisés sur le bord de la route et surtout, agir à notre niveau à l’atténuation du changement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et à notre nécessaire adaptation.

 

Stéphanie MODDE

Vice-présidente en charge de la transition écologique : énergie, biodiversité, alimentation, économie circulaire, eau

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