Discours de politique générale – Assemblée plénière Juin 2023

Séance plénière

 

Madame la présidente, chèr-es collègues,

[Seul le prononcé fait foi]

 

A l’écoute des propos de l’opposition, j’ai envie de vous raconter une histoire. Celle de Paul François, céréalier bio atteint d’un cancer. Quelqu’un de bien, qui a créé une association d’aide aux familles de victimes des pesticides, familles dont les vies ont été brisées par la maladie. Paul François, après des années de combat juridique, a fait condamner la firme Bayer/Monsanto, une belle victoire pour notre santé à toutes et tous. Le 30 janvier dernier, il a été retrouvé dans son garage, ligoté et tabassé, cagoule sur la tête et couteau sous la gorge.

 

Chaque jour dans le monde, des militants écologistes sont assassinés.

 

La vérité dans tout ça, c’est que lorsque les lanceurs d’alerte osent dire des vérités qui dérangent, ils reçoivent, dans le meilleur des cas, des tombereaux d’insultes, au pire, ils se retrouvent en danger de mort. Ce n’est un secret pour personne mais personne n’en parle et tout le monde s’en fout ! Voilà, j’ai jugé utile de remettre l’église au milieu du village pour débuter cette assemblée.

 

Et pour notre majorité, que s’est-il passé depuis notre dernière Assemblée ? Eh bien nous, nous continuons à dialoguer et apaiser la population grâce à des solutions qui tiennent compte du réel. Vous savez cette réalité des multiples crises,  écologique entre autres, celle de la multiplication des premiers incendies de récolte en Côte d’Or et des restrictions d’eau dans de nombreux départements de la région.

 

Le rapport d’activité 2022 démontre que nous nous donnons les moyens de maitriser les crises grâce à cette écologie des solutions. Stéphanie Modde y reviendra. Chaque jour, nous créons des alliances avec les entrepreneurs, les salariés, les naturalistes, les élus locaux, les paysans, les jeunes, les vieux, les artistes, les sportifs, mais pas que, avec la faune, la flore, ces espèces non humaines qui nous aident gracieusement à relever le défi du climat. Et je nous en félicite, mes chers collègues. Cette diplomatie au pouvoir ouvre le chemin d’un espoir vers une transition juste et régénérante pour notre démocratie que le raidissement autoritaire des derniers mois, des derniers jours voir des dernières heures, met gravement en danger.

Car si nous basculons dans une nouvelle ère climatique, nous entrons en réaction dans l’ère de la brutalité politique ! Et là, si je prends une métaphore culinaire, c’est une grande salade composée, périmée et indigeste !

 

Bien sûr, l’écolo-bashing, vous savez c’est ce truc où tout le monde vit dans son quotidien l’embrasement de la planète mais pour Renaissance, LR et RN, la contrainte, ce n’est pas la crise écologique mais les écologistes. Franchement, les collègues de l’opposition, vous faites pitié.

On a la posture inquiétante du ministre de l’Intérieur qui fait des écologistes les boucs émissaires de l’inaction climatique du gouvernement et qui se complait dans une surenchère de la violence, quitte à faire passer les intellectuels pour des manipulateurs de foule.

Fortement critiqué pour sa gestion brutale du maintien de l’ordre par des institutions internationales, ONU, Conseil de l’Europe, défenseurs des droits,… la disproportion de la réponse face à celles et ceux, qui agissent au nom  « de la nature qui se défend » montre une seule chose : ce gouvernement vit dans une réalité dévolue et fait de la vieille politique au service du vieux monde.

Et quand, la France demande à coup de casseroles de mettre en pause la réforme des retraites, le président de la République nous répond : je vous ai compris, je demande à l’Europe d’arrêter de faire l’écologie, on touche le fond.

 

Au lieu d’admettre qu’on ne dissout pas les grands défis du climat, de l’eau, de la biodiversité, en s’attaquant à celles et ceux qui les défendent, le gouvernement fait un tout autre choix : celui d’une fuite en avant préoccupante de répression des écologistes et d’atteinte aux libertés d’association et de réunion. Cette dérive illibérale est dans la droite ligne des menaces faite à la Ligue des Droits de l’Homme, à l’interdiction des casserolades, au refus d’agrément à l’association Anticor qui lutte contre la corruption.

Hier encore en Bourgogne-Franche-Comté comme dans les Deux-Sèvres, la répression et l’intimidation ont sévit avec une nouvelle vague d’arrestation de militants du vivant. Aujourd’hui, Nicolas Girod, syndicaliste paysan du Jura, est sorti de garde à vue. En bon castor que nous sommes, les écologistes continueront à faire des barrages aux cotés de celles et ceux qui défendent nos libertés publiques et notre droit à vivre une planète habitable.

 

Reconnaître et défendre les droits du vivant en 2023, c’est s’inscrire dans la filiation historique des mouvements de défense des libertés publiques et d’émancipation. Heureusement que des femmes comme les suffragettes se sont mobilisées pour, qu’aujourd’hui, nous les femmes, nous puissions voter, et que dire de toutes ses femmes qui avortaient dans l’illégalité au risque de leur vie. Qui, en dehors de l’extrême-droite bien sûr, le dénoncerait aujourd’hui ? Sous ce nouveau régime de l’inaction climatique, nous sommes à la croisée des chemins entre des contemporains qui vivent avec leur temps et d’autres qui menacent notre Etat de droit, soit parce qu’ils l’organisent, soit parce qu’ils s’écrasent.

 

Et parce que le gouvernement décide d’être fort avec les faibles et faible avec les forts, notre groupe, lui, ne fera surement pas l’impasse sur la résurgence des mouvements néonazis défilant en toute impunité dans des ambiances factieuses.

La Bourgogne-Franche-Comté n’est pas épargnée ! Quand les suprémacistes confondent les boites aux lettres avec des poubelles, pour jeter leurs ordures de tracts néonazis, les habitants de Clairvaux-Les-Lacs subissent leur appel à la guerre civile. Quand, il y a quelques semaines, à Besançon, certains défilent cagoulés, vêtus de noir pour faire peur aux populations, eh bien désolée de vous ramener à la réalité mais la réalité est la suivante : les services de police et de renseignement confirment un rapport d’Europol consacré à la menace terroriste en considérant que l’extrême droite, avec le djihadisme, est la seule menace terroriste clairement identifiée en raison de sa violence consubstantielle.

 

Et pendant ce temps-là, entretenant des liens plus ou moins francs avec ces groupuscules, les élu-es d’extrême droite se complaisent, eux, dans une incroyable fraude politique. En effet, vous les élu-es d’extrême droite, vous tentez par tous les moyens de faire de la souffrance sociale une angoisse identitaire. Vous pouvez toujours mettre des cravates, mais ériger un principe de préférence nationale comme condition d’accès aux services publics est fondamentalement raciste alors que dans une république, nous sommes libre et égaux en droits.

 

L’hypocrisie est aussi votre marque de fabrique. Il n’y a pas un jour où vous ne pleurnichez pas sur la mondialisation sauvage pourtant vous venez encore une fois de voter au Parlement Européen contre la régulation des multinationales, la lutte contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.

 

Et puis parce que vous n’êtes plus à une contradiction près, les soi-disant grands défenseurs de la ruralité, avez bloqué un moyen de lutter efficacement contre les déserts médicaux en refusant de réguler l’installation des médecins en zone dense ;  avez empêché de protéger les agriculteurs face aux catastrophes naturelles en rejetant la création d’un régime indemnitaire spécifique.

Conclusion de tout ça. Vous êtes avant tout des élu-es du Renoncement National !

 

Et enfin, on va être un peu sérieux, dans une République, il n’y a pas les bébés dauphins, les yorkshires en haut de la hiérarchie et les étrangers en bas. Et ce n’est pas parce que vous glissez du pétainisme au poutinisme que votre fierté, celle d’être les élu-es des lotos, feront gagner les citoyennes et citoyens en pouvoir de vivre dignement.

 

Mais heureusement, en Bourgogne-Franche-Comté, face à toutes ces « passions tristes », comme le disait Bruno Latour, il y a l’écologie choisie, consentie et empathique avec les humains, les animaux, les plantes ; car d’ici 2 minutes quand j’aurai terminé de parler, 6 ou 7 espèces végétales auront disparu, vous savez ces espèces qui nous font manger, respirer, boire, enfin vivre tout simplement.

Vous pouvez alors toutes et tous vous détendre car ça va bien se passer en Bourgogne-Franche-Comté. Ça va bien se passer car nous construisons ensemble, Madame la présidente, ces solutions sérieuses éclairées par la réalité scientifique, bien éloignées d’un projet politique reposant sur des croyances obscures conduisant certains, comme à Perpignan (dont le maire est RN) ou encore à Draguignan (maire « divers droite »), à organiser des processions religieuses pour résoudre la crise de l’eau.

Cette écologie des solutions s’illustrera une nouvelle fois lors de cette Plénière quand il s’agit de se loger et de travailler sans abimer la fertilité des sols, de ne pas vivre au milieu d’une poubelle géante avec des déchets qui viennent d’autres régions, de permettre à toutes et tous sans distinction, qu’on soit en ville ou à la campagne de se déplacer en train et de reconquérir un capital naturel garant de la ressource en eau, pour tout le monde dans les années à venir.

En résumé Madame la présidente, l’écologie est résolument la meilleure amie des Bourguignons-Francs-Comtois !

 

Claire MALLARD

Conseillère régionale, présidente du groupe Écologistes & Solidaires

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