Discours de politique générale – Assemblée plénière février 2024

Intervention en plénière


 

 

Allez ! Place à l’écologie du réel ! [En réaction aux propos anti-écolos proférés par l’extrême-droite lors du discours de politique générale de M. Odoul]

Madame la Présidente, chers collègues,

 

Entrons dans le vif du sujet : notre Assemblée se réunit pour arrêter ses choix budgétaires, qu’elle doit concilier avec deux types d’urgences :

  • L’urgence de faire face à la vie chère
  • et l’urgence d’adapter nos vies à une trajectoire climatique avec laquelle Dijon aura la température de Carcassonne en 2100 et avec laquelle 2023, année la plus chaude jamais enregistrée jusqu’ici, pourra dans notre Région, en 2050, être regardée comme une année normale.

Faire davantage en 7 ans que ce que nous avons fait ces 33 dernières années. Le défi est énorme mais possible. Sauf évidemment pour les climato-cyniques qui se font la cerise sur le dos de l’écologie !

 

Je tiens dès lors à saluer l’engagement de notre exécutif au côté des services de l’Etat dans la mise en œuvre de la planification écologique. Pour notre groupe, cette démarche ne doit pas se réduire uniquement à atteindre des objectifs technocratiques de réduction de CO² et de préservation du vivant, mais évidemment de tenir compte de l’humain, de ses ressentis, de ses contraintes et de ses envies pour construire, ensemble, une communauté de destin.

Et croyez-moi, les élu-es locaux qui sont en premières lignes du changement climatiques se sentent très majoritairement concernés !

 

Nous veillons bien sûr à les accompagner. C’est pourquoi, nous renforcerons, dès cette session, les financements aux solutions écologiques dans les politiques d’aménagements qui seront désormais ciblés sur les économies d’eau, la biodiversité, les puits de carbone que sont les sols vivants, ou le recyclage des déchets au-delà de la transition énergétique.

Embarquer les acteurs du territoire, c’est essentiel quand la BFC doit contribuer à hauteur de 5% des émissions nationales, avec une dominante : les transports. Les débats sur l’augmentation de la carte grise et de la tarification TER auront dès lors une place particulière. L’enjeu pour notre groupe est simple : développer l’offre de train accessible à un juste coût ! Nous y reviendrons le moment voulu.

 

Autre secteur essentiel, l’agriculture en grande souffrance. Avec un modèle qui précarise, isole et condamne trop de paysans, on se demande finalement comment la crise sociale des mondes agricoles n’a pas explosée plus tôt ? des fermes disparaissent quotidiennement, plus de la moitié (52%) des terres agricoles en France sont possédées par 20% des plus gros agriculteurs, et qui touchent de ce fait 35% des aides européennes, une distorsion de concurrence organisée par les traités de libre échanges , des marges réalisées sur le dos des producteurs par le triangle de l’enfer, le fameux triptyque agro-industrie-agro-alimentaire et grande distribution…

Et malgré ce constat, les tentatives de sortie de crise sont pathétiques. Entre le bal des hypocrites, ceux qui appellent à changer les choses alors même qu’ils font les règles en Europe et en France depuis des décennies, les bien nommés de la droite et du centre-droit, sans oublier le soutien sans faille de l’extrême-droite à l’injuste PAC, tous s’entendent comme larrons en foire pour faire de l’écologie le fusible afin que tout change et rien ne change. Juste un rappel, Monsieur Odoul, vous ne pouvez raconter n’importe quoi, la stratégie de la ferme à la fourchette et le Pacte vert ne sont pas encore appliqué et puis, les écologistes ne sont pas encore majoritaires en Europe contrairement aux droites proches de votre famille politique…

 

Mais dans tout ça, L’horizon de l’autonomie et la sécurité alimentaire comme la juste rémunération des paysans s’éloigne un peu plus… Et même si les écologistes disparaissaient de France et du monde, il y aura encore des problèmes d’eau, de rendements agricoles, de sécheresse, d’inondations…

Et tout ce beau monde doit se réjouir sans doute que l’écologie se prennent une balle perdue. Le renoncement du gouvernement, qui consiste à faire une pause sur 15 années de tentative de réduction des pesticides, renvoie tristement au drame de l’amiante dont personne ne semble tirer de leçon. La toxicité de l’amiante a été identifiée dès 1906. Il a fallu attendre 1997 pour l’interdire et des dizaines de milliers de personnes empoisonnés…  C’est ainsi, chacun prendra ses responsabilités.

 

Cette session, avec le débat sur le SRADETT, montrera que ceux qui ont intérêt à opposer agriculture et écologie sont ceux qui se fichent pas mal de la terre, de l’eau, de ce qu’on y produit. Seulement, les agriculteurs et les consommateurs méritent mieux que d’être sacrifiés sur l’autel du produire toujours plus pour (sur)vivre de plus en plus mal ! Et puis, ce n’est pas comme si les agriculteurs n’étaient pas les premières victimes du changement climatique. Plutôt qu’un pansement sur une jambe de bois, une une trajectoire lisible et organisée vers une agriculture décarbonée, agro-écologique, aurait été à la hauteur de la crise.

Car à l’évidence on ne va pas résoudre une crise sociale en accentuant la crise écologique. Je renvoie l’Assemblée aux travaux de juin 2023, où plus de 3 000 scientifiques démontraient que notre souveraineté alimentaire est désormais menacée par le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, essentielle pour la fertilité des sols et la pollinisation de nombreuses cultures.

 

La seule solution au drame sociale des mondes agricoles est la transition aidée défendue avec constance par les écologistes : celle qui consiste à rémunérer les pratiques agro-environnementales et protéger les communs qui nous font vivre ! quand un paysan entretient des prairies, des haies stockant naturellement du carbone et de l’eau, il doit être payé ! Juste un point sur l’irrigation, Madame la Présidente, en effet, les nappes phréatiques et les rivières doivent être préservées, et les projets dédiés à des cultures diversifiées et destinées à un marché local et surtout pas à l’export.

Notre groupe se félicite en conséquence du soutien que nous apporterons, lors de cette session, à l’agriculture biologique, qui est traverse une grave crise. C’est une signal positif qui méritera toutefois une montée en puissance comme l’augmentation des produits bios locaux dans la restauration des lycées. Il reste encore du chemin en BFC, pour atteindre les objectifs de la loi Egalim. L’État doit être aux côtés des collectivités sur cette ambition.

Enfin, je soulignerai la constance de notre majorité dans son action en faveur des économies d’énergie, et des énergies renouvelables, quand le gouvernement, augmente de 10% la taxe sur l’électricité, ce qui qui va alourdir la facture des ménages, indépendamment de leurs revenus.

 

Je ne comprends pas alors l’indignation des adorateurs du nucléaire envers cette taxe puisqu’elle a vocation, comme l’a confirmé le Président de la République, à financer le plan de relance du nucléaire. Franchement, l’extrême-droite le confort de l’opposition vous va si bien, vous pouvez défendre tout et son contraire sans aucune retenue, c’est merveilleux! Par contre, les écologistes peuvent sincèrement la regretter car les ENR, elles, sont rentables aux prix actuels de l’électricité.

 

Entre les climato-cyniques qui condamnent l’écologie, ceux qui en parlent uniquement, il y a fort heureusement ceux qui agissent comme notre majorité dans une trajectoire précise : rendre du pouvoir de vivre aux ménages et du pouvoir d’agir aux territoires afin qu’ils soient en mesure de préserver et de repenser les services publics de qualité partout en BFC.

 

 

Claire MALLARD

Conseillère régionale, présidente du groupe Écologistes & Solidaires

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