Massif des Vosges, Massif Central et Bassin de la Loire : les CPIER

Intervention en plénière

 

Mme la Présidente, Cher.ères collègues,

Notre groupe souhaite intervenir relever le caractère innovant des Contrats de Plan Interregionaux Etat-Régions (CPIER) quant à l’approche des territoires, et inscrire leur mise en œuvre dans les exigences de transition qui sont devant nous.

 

Une question de frontières et de territoires

 

A l’occasion du vote en janvier dernier du CPIER du massif du Jura, nous avions déjà souligné que le franchissement des frontières administratives, et donc leur affranchissement, portait en germe une véritable interrogation sur le sens des limites.

 

A ceux qui sont soucieux d’interroger en permanence la cohérence territoriale de notre Région Bourgogne Franche-Comté, je recommande la lecture approfondie de ces deux rapports. On y prend de la distance et de la hauteur.

 

Les trois situations qui nous sont proposées (deux massifs montagneux, Massif Central et Vosges, et un bassin fluvial, la Loire) sont une invitation à relativiser notre perspective politico administrative traditionnelle.

 

Une donnée pour fixer les choses rapidement :

 

Le bassin de la Loire, s’étend sur 7 Régions, 29 départements, et concerne plus de 10 millions d’habitants. De quoi nous inviter à la modestie, puisque si l’on force un peu le trait, ce bassin va jusqu’au Finistère, aux Pyrénées et jusqu’à la frontière Suisse.

 

De quoi donner le vertige, si, d’aventure, il prenait à des décideurs de donner comme clé de division politico administrative, les bassins versants, ou bien, pour provocation, les massifs montagneux…

 

Je rappelle qu’au moment de la définition des départements, en pleine période de géographie « naturelle », les cartographes « révolutionnaires » (de la Révolution Française) avaient adopté cette logique :je vous laisse trouver le nombre de nom de départements qui portent les appellations de rivières ou de fleuve ou de montagnes. Sur ce découpage on a ensuite surimposé la nécessité d’une installation centralisée de l’Etat…

 

Tout cela pour dire quoi :

 

  • Que le respect des territoires passe par l’affranchissement permanent des limites ; que les bassins de vie ont des géométries variables, qu’ils ne sont pas juxtaposés de façon étanche, que la coopération s’impose si l’on ne veut pas que les concurrences conduisent à des parcellisations inutiles ni à des polarisations dévoreuses des territoires périphériques
  • Que la politique d’aménagement du territoire passe par la superposition, plus que par la juxtaposition de ces différentes échelles : je vous invite à lire le CPIER Massif Central, véritable « SRADDET » d’un ensemble dont la cohérence est posée d’emblée par ce statut de « montagne » ; les territoires concernés, même ceux de plaines, sont ainsi « sur – déterminés», «sur – qualifiés» par leur appartenance à la montagne. C’est elle qui donne du « sens » à ces espaces (transmoderne p. 13 Massif Central)

 

Cette approche multi scalaire est consubstantielle de l’approche écologiste de l’aménagement du territoire.

 

Le fond

 

Le second aspect est tout aussi enrichissant.

 

On voit, à travers la lecture des trois rapports, une cohérence d’ensemble sur les approches. Puisque j’évoquais le SRADDET, on peut, en passant se réjouir d’y retrouver aussi les mêmes exigences.

 

On peut les résumer aisément :

 

  • La prise en compte des nécessités de transition écologique ; c’est un leitmotiv, qui pourra sans doute en irriter certains, mais sauf à tomber dans le complotisme, on ne peut imaginer que tous ces experts, ingénieurs, administrateurs qui ont préparé et rédigé ces rapports soient victime d’une idéologie partiale et aveuglante ;
  • Parmi ces nécessités, l’une doit nous alerter, autant que celle relative à la décarbonation, c’est la problématique de l’eau ; rien d’étonnant puisqu’on y retrouve à la fois les problématiques des « châteaux d’eau » que forment les massifs montagneux, mais aussi les bassins d’écoulement ou d’inondation qui leur succèdent ; partout les signalement sur le risque de manque d’eau nous met en alerte ; jusqu’à s’interroger sur les besoins à couvrir dans le futur, et je ne parle même pas des centrales nucléaires ;
  • Nécessité aussi de se préoccuper de la biodiversité ; on passe très clairement de la protection des espèces défendues par les écologistes naturalistes de naguères, à l’impérieuse nécessité de préserver la richesse des milieux dits naturels ; partout, je le dis en passant, transparait l’absolue obligation de lutter contre l’artificialisation ;
  • Exigence enfin, dans ces trois rapports de ne pas enfermer les milieux naturels dans des réserves hermétiques : beaucoup d’entre eux sont des lieux de vie, certains ont même vocation à devenir les supports d’activités porteuses de développement. Pas n’importe comment bien sûr.

 

Un mot enfin pour souligner que partout on interroge nos opposition habituelles, plaines, montagne, rural, urbain, centre-périphérie…

 

Décidément nous avons besoin de penser les choses différemment.

 

Je vous remercie.

 

Claude MERCIER
Conseiller régional
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