Madame la Présidente, cher-es collègues

Budget 2024

Je ne vous ferai pas une analyse budgétaire fastidieuse, je souhaite aborder certains points irritants qui suscitent des préoccupations mais surtout nous donner des perspectives pour le futur. Nous considérons que le budget 2024 est un budget de réadaptation aux conditions environnementales et économiques.

La méthode tout d’abord. Nous sommes bien conscients de l’impérieuse nécessité des économies de fonctionnement pour maintenir une capacité d’investissement. Mais la méthode du coup de rabot uniforme nous laissera un goût amer. Nous vous en saurons gré Monsieur le vice-président aux finances, ce coup de rabot a plus une patte administrative, voir technique que politique.

Mais le coût de rabot sur le fonctionnement, même si les habillages par politiques semblent différents, donne le message que, toutes les politiques se valent. Non toutes les politiques publiques n’ont pas la même influence directe sur nos concitoyens. Mais le résultat est là, dont acte.

Il n’en reste pas moins que budgétairement pour assurer la transition écologique et la neutralité carbone à l’horizon 2050, nous nous trouvons face à un mur d’investissement colossal, 100 milliards de plus pour la France, 1000 milliards pour le pacte vert, combien pour la région ?

L’absence d’autonomie financière se dresse tel un obstacle infranchissable sur notre chemin. Contraints de jongler avec des leviers comme la tarification des cartes grises ou les billets de TER pour financer nos projets, nous sommes piégés dans un cercle vicieux qui limite nos capacités d’action.  Nous savons déjà que nous laisserons une dette verte aux générations futures avec des problèmes de santé, d’alimentation, de logement, …

Certes, dans notre budget régional, des efforts ont été déployés dans la part destinée aux transports mais qui est encore vouée à une toxique dépendance vis-à-vis de la route

Nous sommes encore loin d’une véritable redirection des investissements. Il est impératif de réaliser des montées en puissance significatives dans des secteurs clés tels que l’alimentation, les politiques agricoles et forestières et les infrastructures ferroviaires.

Cependant nous notons que ce budget initie une certaine volonté d’accompagner les acteurs régionaux dans les transitions et leur développement.

L’aide à vie associative par ces temps difficiles est maintenue, tout comme le budget environnemental face à l’impérieuse nécessité d’accompagner la transition écologique et nécessaire face aux enjeux d’effondrement de la biodiversité. Et ce budget acte une petite révolution de pensée, de méthode et donc d’organisation de politiques publiques que de voir figurer les éco-socio conditionnalités des aides. En 2024, l’éco-conditionnalité des aides de la Région au bâtiment et équipement sera étendue sur les thèmes de l’eau, des déchets de chantier, de la biodiversité et de la sobriété foncière.

Nous espérons que ce budget 2024 sera une étape vers un vrai budget vert soutenu par des choix politiques clairs et drastiques.

Budget volet spécifique Économie et Agriculture

Merci Madame la Présidente, chers collègues,

Ce budget s’est construit sur une concentration des politiques économiques vers les TPE et PME et l’économie de proximité.

L’exclusion des grands groupes et l’introduction des éco socio conditionnalité initie une volonté d’efficience. Le dispositif des éco socio conditionnalité a été longuement négocié lors des conférences sociales régionales, une de ses vertus étant d’éviter les effets d’opportunités et de n’être présent que sur les dossiers pour lesquels la Région a un vrai effet déclencheur.

Les deux outils financiers OSEZ BFC créé grâce à l’apport du FEDER via le FEI viennent compléter le panel que la Région propose aux entrepreneurs. Ces fonds permettent un effet de levier inédit surtout pour les TPE.

Côté agriculture, les aides régionales au maintien de l’agriculture biologique, aux races menacées, à la transformation des exploitations face à la crise climatique sont maintenues. Mais à nouveau nous sommes loin du compte pour pouvoir accompagner l’ensemble des transitions nécessaires, permettre de transmettre et/ou de s’installer avec une perspective de revenus.

Les aides à l’ESS sont préservées, augmentées en investissement et certaines modifications permettront d’initier plus de projets dans les territoires ruraux.

En résumé des politiques régionales pour des acteurs économiques régionaux.

Je vous remercie.

Rapport Numérique

Cette aide est très appréciée des petites communes pour la numérisation des réseaux car les besoins sont immenses mais aussi par le monde de la culture avec les initiatives « musée numérique » ou  « microfolies » de la Villette sont réellement enthousiasmante. Avec peu de moyens matériels, une salle, on rend les plus grandes œuvres accessibles à tout un chacun.

Ou je citerai les casiers numériquement sécurisés pour les produits agricoles de proximité.

Mais peut-on adapter cette aide pour la préserver en excluant les initiatives ubuesques de certains maires technophiles anciens professeurs en école d’ingénieur ou fanatiques du 4.0. Ils se servent de leur village comme d’un laboratoire expérimental : des serres chauffées à l’hydrogène, la gestion 4.0 des déchets alors même que la collecte des bio déchets n’est pas réalisée, des robots maraichers éducatifs pilotés à distance, des cuves de récupération d’eau de pluie 4.0, le pilotage à distance du GPS du seul véhicule municipal ou encore le robot chien qui surveille la serre municipale.

Nos villages et leurs maires ont toutes et tous des projets bien plus concrets, low tech et eux doivent pouvoir accéder à cette aide.

Je vous remercie.

Eric OTERNAUD

Conseiller régional, délégué à la conversion écologique de l’économie, des emplois verts et de l’économie sociale et solidaire