Budget primitif 2025 (forêt-bois et numérique) et aide humanitaire à Mayotte

Interventions en séance

Budget primitif 2025

Madame la Présidente, Cher-e-s collègues

Concernant le programme Forêt bois, nous saluons le soutien de la Région aux actions sylvicoles renforçant la résilience des forêts (régénération naturelle, ilots d’avenir ; ilots de senescence), ainsi que l’aide à la construction-bois grâce, notamment, au bonus aux bois scolytés. A la surprise de nombreux propriétaires forestiers il s’est avéré en effet que ces bois pouvaient trouver un débouché dans le bois d’œuvre.

 

En revanche nous déplorons l’absence de crédits pour l’achat de forêts alors que nous venons de terminer l’étude portant sur ce sujet qui présentait des perspectives réelles de plus – value grâce à une telle mesure !

Dans un autre registre, un mot enfin sur les outils numériques. Nous attendons beaucoup de la feuille de route du numérique responsable, placée sous la responsabilité de notre collègue Patrick Molinoz. Le développement inéluctable du numérique doit en effet impérativement s’accompagner d’un usage plus sobre. Deux dimensions sont concernées par cet objectif :

  • L’utilisation prolongée des outils : elle repose sur des opérations de réemploi structurée ; j’étais hier en compagnie du Préfet du Doubs pour soutenir une entreprise de réinsertion installée à St Vit et dont l’objet est précisément la réhabilitation d’appareils l informatiques aux fins de réemploi ; parmi eux s’inscrivent de nombreux appareils issus des lycées dont nous avons la charge et pour lesquels nous appliquons une stratégie de renouvellement partiel avec des appareils issus de cette filière ;
  • Une communication et des actions envers les lycéens et leurs enseignants sur la nécessaire vigilance en matière de consommation énergétique de l’usage du numérique qui ne cesse d’augmenter d’année en année, sans compter la nécessaire modération de l’usage des écrans sur le plan de la santé.

Je vous remercie.

 

Aide humanitaire Mayotte

Madame la Présidente, Cher-e-s collègues,

Le cyclone Chido est la plus grave catastrophe sur le territoire français depuis un siècle. Ce drame a causé de nombreuses victimes, détruit des milliers de foyers, endommagé les rares infrastructures essentielles et ravagé des écosystèmes uniques, tels que les mangroves et les espaces agricoles.

Alors, bien sûr la solidarité dont nous faisons preuve aujourd’hui a vocation à protéger tous-tes les sinistré-e-s sans distinction. Face au chaos, nous faisons juste preuve d’humanité. Cependant, nous ne devons pas en rester là et tirer les leçons de cette tragédie. Elle illustre malheureusement les limites de notre inaction climatique et des renoncements sociaux de l’Etat.

C’est à chaque évènement grave que la fragilité de l’archipel explose au grand jour.

 

Avant même le cyclone Chido, Mayotte, département le plus précaire de France, avait d’énormes fragilités : premier désert médical de France, pas accès à l’eau potable, des réseaux de traitement insuffisants, pas de voiries dans les quartiers mais de minuscules ruelles en terre, pas ou peu de maison en dur, mais des pneus, des tôles pour faire office d’habitation… Bref, les femmes et les hommes qui vivent à Mayotte sont dignes, mais les conditions qui leur sont faites ne le sont pas.

Petit apport géopolitique en passant : ce n’est pas le cyclone qui est une catastrophe ; la catastrophe écologique (humaine) c’est l’articulation entre le substratum social, qui préexiste, et l’événement naturel qui survient. Haïti, mais plus proche de nous le COVID, dont les effets n’ont pas été les mêmes selon le degré d’équipement ou le mode de réactivité.

 

Cette accumulation de problèmes jamais réglés n’a évidemment pas résisté à la violence du cyclone Chido ; le chaos climatique dévaste les territoires et les personnes les plus faibles. C’est pourquoi, au-delà des aides d’urgence, l’enjeu est de reconstruire le département en lui donnant les moyens de se préparer aux évènements climatiques qui vont se multiplier.

Contrairement à d’autres pays proches de Mayotte, l’archipel n’a pas la culture du risque car l’Etat est peu présent sur le sujet. D’une façon générale, la France est mal équipée pour la gestion des catastrophe majeures : un exemple, la France possède, un seul hôpital de campagne pour toute la France avec 30 lits…

 

Pour les écologistes, il est urgent de réactiver la délégation au risque majeur qui ne fonctionne plus pour que notre pays se mette en situation d’aider les territoires les plus exposés. Enfin, ce tragique évènement montre une nouvelle fois l’urgence d’accélérer nos politiques climatiques pour protéger les populations les plus pauvres et donc les exposées aux conséquences de nos activités humaines.

J’ai lu quelque part que certains auraient voulu que l’on doublât cette contribution.

Heureux de voir que pour une fois une dépense n’est pas « à rendre aux Bourguignons et Franc-comtois ».

On aimerait croire à un élan sincère vis-à-vis d’une population, française, qui subit une catastrophe, pas si naturelle que ça comme je l’ai développé plus haut.

Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec ce que soulignait Jérôme Durain à propos du soutien à Israël. Par un opportunisme politique qui n’échappe à personne certains se convertissent tardivement à un soutien des populations de Mayotte qui n’ont à leurs yeux que la seule vertu d’appuyer la demande d’un retour au droit du sang et à valoriser ainsi, de façon détournée, un ultra nationalisme rétrograde.

J’ose espérer que si le cyclone s’était abattu sur les Comores avec la même intensité les réactions auraient été semblables.

 

Claude MERCIER,
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onseiller régional délégué, en charge de l’Économie circulaire et des déchets
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