Assemblée plénière des 7, 8 et 9 février 2024

VŒU RELATIF aux trains de nuit

À l’initiative et présenté par le groupe Écologistes & Solidaires

Présenté par Claude MERCIER

Trains de nuit plébiscités en Europe : la France à la traîne

« On est bien à l’âge d’or du train ! »
Ce ne sont pas les écologistes qui l’expriment, mais bien Christopher Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, en janvier 2024 : « On est en train de construire un cercle vertueux du ferroviaire ».

Les Français-es s’y disent prêt-es ! Encore faut-il que ces trains existent, pour voyager de jour comme de nuit.

En France, 500 gares étaient desservies par le train de nuit au 20ème siècle. On est loin de ce nombre aujourd’hui alors que les trains de nuit reviennent en Europe et que le succès est au rendez-vous.

Alternative écologique à l’avion et à la voiture individuelle, le train de nuit permet d’aller plus loin que le TGV : une nuit de sommeil permet de voyager sur 1000 à 1500 km, sans perte de temps. Il offre aussi davantage de destinations que la Grande Vitesse puisqu’il roule sur les nombreuses voies ferrées déjà existantes (et évite ainsi d’artificialiser de nouvelles terres).
Le train de nuit est enfin une alternative aux aéroports régionaux : la plupart des vols au départ des régions sont de courte distance, avec des destinations atteignables en train de nuit.

Alors que l’Autriche inaugure déjà son matériel neuf, la France tergiverse depuis 3 ans pour en construire. Pire, l’État risque de réduire la commande a minima pour finalement… ne relancer aucune nouvelle ligne d’ici 2029.

En 2021 un rapport officiel, le « rapport TET (Trains d’Équilibre du Territoire) », a confirmé la pertinence de construire 600 nouvelles voitures de trains de nuit pour relancer un réseau complet. Mais, depuis, l’État a réduit l’ambition et reporte les investissements d’année en année… Au point que les nouveaux trains de nuit risquent de ne pas rouler avant 2030.
Nous appelons donc le président de la République et le (futur) ministre des Transports :

• A relire le rapport TET (pour nouvelles lignes de Trains d’Equilibre du Territoire), qui démontre que 600 voitures sont nécessaires pour remettre en service un réseau de trains de nuit performant ;
• De faire construire en conséquence ces 600 nouvelles voitures de train de nuit ;
• A anticiper la demande ! Compte tenu du succès déjà rencontré par les trains de nuit en termes de fréquentation, ce sont probablement 1 200 voitures qu’il faudrait commander ;

Mais aussi à :

• Engager le débat à l’Assemblée nationale avec les député-es, débat promis lors de la remise de l’Étude du développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire (TET), étude remise le 20 mai 2021 et restée sous silence ;
• Mettre en place un moratoire sur la destruction en cours des voitures corail existantes et engager un programme de véritable modernisation incluant un désamiantage et un niveau de confort digne des rénovations des ÖBB (design modernisé, capacité adaptée…)

Et in fine à reconquérir des usagers du rail, au service d’un allègement de la facture pétrolière, d’un moindre engorgement du réseau routier, du développement de liaisons transversales qui relient les régions entre elles et aux pays voisins ; au profit d’une transition écologique très attendue.

Claude MERCIER
Conseiller régional délégué, en charge de l’Économie circulaire et des déchets