Porter haut la solidarité, la redistribution et l’égalité – Assemblée plénière des 26 & 27 janvier 2022

Séance plénière

 

Discours de politique générale,
Claire MALLARD, conseillère régionale

 

Madame la Présidente cher/es collègues,

Nous ouvrons cette première séance de l’année dans une période qui bouscule nos certitudes. Depuis plus de 10 ans l’hôpital souffre, le système éducatif se délite sans qu’aucune réforme ne soit à même d’offrir des conditions de travail et des effectifs suffisants pour garantir une qualité du service rendu.

 

Crise des moyens mais aussi du sens donné à la mission de service public. A l’école, comme à l’hôpital, on ne doit plus sélectionner et trier. Pour l’école, il faut repenser les temps scolaires et les pédagogies. Pour le système de santé, faire de la prévention un outil au service du mieux vivre.  Aujourd’hui, la mise en évidence de nos vulnérabilités, révélée entre autres par la crise sanitaire, aboutit à une société qui se fracture avec son lot d’improvisation et de mépris de la part du gouvernement et un sentiment  légitime d’injustice et d’abandon qui s’empare de nos concitoyen-nes, excédés par l’absence de perspective d’une vie meilleure.

 

A la crise structurelle du service public s’ajoute malheureusement la crise du pouvoir d’achat.

 

Depuis plusieurs mois, les citoyens, les entreprises, les collectivités subissent une crise de l’énergie qui affecte le pouvoir de vivre. Elle s’accroit d’année en année et s’installe durablement dans notre quotidien.  Cette crise de l’énergie réside dans notre dépendance aux énergies fossiles  mais aussi au nucléaire dont l’arrêt de 10 réacteurs témoigne, si besoin était, de la fragilité technologique. Notre retard dans la transition énergétique est énorme, que ce soit dans le domaine de la rénovation des bâtiments ou dans le déploiement des énergies renouvelables. Nous ne sommes qu’à 70 000 rénovations globales par an alors qu’il en faudrait plus de 300 000 pour respecter les objectifs climatiques et lutter contre la précarité énergétique.

 

Refuser de tendre vers ce mix énergétique, être contraint de ré-ouvrir 2 centrales à charbon dans la plus totale improvisation pour tenter de répondre aux besoins, c’est condamner à terme nos concitoyens à revenir à la bougie, les productivistes de tout ordre l’assumerons !

 

Face à la vie chère, trop de réponses apportées condamnent notre société à s’enliser dans le cercle vicieux de la détresse sociale. Un des exemples les plus caricatural est bien sûr l’offre commerciale ultra agressive des magasins Leclerc qui, à coup de malbouffe délétère pour la santé et l’environnement, met en danger le commerce de proximité, les artisans boulangers et les paysans.

 

Pensons-nous sincèrement que nous pourrons amortir les terribles impacts sociaux en restant dans des raisonnements similaires à ceux qui ont toujours été à l’œuvre ? Évidemment non.

 

Notre majorité l’a d’ailleurs bien compris. Comme l’a justement souligné CESER dans son avis sur le budget, la majorité est en phase avec les problématiques de son temps. Cette année, nous serons en mesure de présenter une stratégie opérationnelle de transition énergétique qui devra d’ailleurs être élargie à la lutte et d’adaptation climatique en incluant les enjeux de mobilités, de transition agricole, d’aménagement du territoire, de santé… Cette approche globale est indispensable. Pour faire émerger un modèle de développement plus sobre, il faut jouer la carte de toutes les coopérations en portant haut la solidarité, la redistribution et l’égalité.

 

Si l’action régionale est une échelle pertinente pour accélérer les mutations garantes de la justice climatique, l’échelle européenne, elle aussi, est fondamentale.

 

C’est évidemment autour d’une nouvelle communauté européenne de la transition énergétique qui fédèrerait les forces et les espoirs que nous démultiplierons les effets vertueux pour le pouvoir d’achat et le climat. Nous sommes conscients ici, dans cette assemblée, de cet enjeu puisque les fonds européens, comme nous l’examinerons plus tard, sont une part importante de nos recettes et conditionnent aussi nos orientations politiques.

 

D’où le regard particulier portée à l’Europe cette année. Avec la Présidence française de l’Union Européenne, nous avons une opportunité  forte de faire avancer le projet européen comme levier structurant du changement. Pourtant, les inquiétudes demeurent. Sur la Pologne du charbon, la Hongrie du gaz, les pesticides, la PAC, le nucléaire, la situation en Méditerranée, le Président n’est jamais  aux côté des droits humains et du climat.

 

Face à ces doutes, localement, les écologistes redoubleront d’efforts pour que la recette, « produire moins, mais mieux », « diversifier – anticiper – former » soit à l’œuvre. L’exemple, et non des moindre, de la feuille de route automobile inscrit la Bourgogne-Franche-Comté dans une stratégie d’écologie industrielle et territoriale, tournée vers des marchés en lien avec les besoins de la transformation écologique et vers la création d’emplois pérennes.

 

Pour terminer mon propos, j’attire votre attention sur l’enjeu démocratique. Vivre autrement, c’est évidemment gouverner différemment. Je crois sincèrement, que les conditions de la contractualisation avec L’État, négociée certes dans des conditions difficiles en pleine crise sanitaire, auraient mérité une concertation assez large avec les citoyennes et les citoyens. L’élaboration des Contrats de Plan Etat-Région sont ainsi réalisés dans des conditions démocratiques peu satisfaisantes au vu des enjeux politiques et financiers qu’ils représentent.

 

C’est pourquoi, je reprends à mon compte une des recommandations du CESER qui consiste à associer étroitement ses membres à l’élaboration du CPER mobilités qui s’appliquera en 2023. Cette implication citoyenne est un moyen de rééquilibrer une forme de centralisation de la décision par l’État qui ne correspond pas aux enjeux d’une transition au plus près des réalités et des besoins des territoires.

 

Si les contractualisations avec les collectivités locales, permettront de faire émerger de véritables projets de territoires coconstruits avec les élus locaux, n’oublions pas d’imaginer partout où nous le pouvons de nouvelles formes d’inclusion dans les décisions ; surtout quand il s’agit de projets structurants censés faire évoluer nos manières d’habiter, de travailler, de nous déplacer, de nous nourrir et de nous chauffer.

 

Claire MALLARD

Conseillère régionale, présidente du groupe Écologistes & Solidaires

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