Marchandisation des associations, il faut résister

Votre élue en action

Sarah Persil, vice-présidente écologiste à la jeunesse, à la vie associative, à la citoyenneté et à la démocratie participative et Martin Bobel, vice-président du Mouvement associatif national

Marchandisation des associations, il faut résister

On le sait, on le voit, on le dit, les associations vont mal.

Les engagements bénévoles deviennent plus ponctuels, les charges administratives sont lourdes entrainant la perte de sens, les financements publiques diminuent et sont de plus en plus complexes à aller chercher, la concurrence est présente et les collectivités, face à la récente crise démocratique et budgétaire, menacent d’arrêter leurs financements pour des politiques essentielles mais « non obligatoires ».

 

Ce constat n’est pour autant pas arrivé là par hasard. Quand on se penche sur les travaux du Conseil Economique et Social Environnemental (CESE), du Collectif des Associations Citoyennes (CAC), on peut comprendre comme on en est arrivé là. Et donc réfléchir à des moyens de changer la donne, pour préserver nos contre-pouvoirs, notre démocratie, et nos solidarités locales. Oui, rien que ça, et cela tombe bien, nous avons des écologistes conscient.e.s de ces enjeux à la Région.

 

En effet, dès cette année, j’ai pu travailler avec des associations locales qui sont elles-mêmes dans l’accompagnement d’autres associations, avec cette ambition de réfléchir aux problèmes systémiques que vivent nos associations. Un séminaire organisé par les DLA (Dispositif Local d’Accompagnement) a notamment permis aux chargés de mission, grâce à l’intervention de la chercheuse Marianne Langlet et son Observatoire Citoyen de la Marchandisation des Associations, de comprendre les mécanismes subis par les associations depuis 40 ans :

  • D’abord, on les instrumentalise
  • Après, on réfléchit à des indicateurs de performance, sur fond de « bonne gestion des deniers publics »
  • Ensuite on les met en concurrence
  • Et enfin, on les considère comme de simples prestataires, dans une logique de marché.

Tout ce process tue l’expertise locale, les capacités créatives des associations qui ne sont plus libres et la qualité de la relation partenariale entre le pouvoir public et le monde associatif.

 

Pour aller plus loin, pendant le Mois de l’Economie Sociale et Solidaire, une quarantaine d’associations de la Nièvre et de l’Yonne a répondu présentes à une journée complète organisée par la Fabrique Emplois et Territoire de Nevers. Là aussi, je suis restée toute la journée avec les bénévoles et salarié.e.s des associations, pour mieux comprendre le système dans lequel nous sommes ; et décider aussi ensemble comment y résister.

 

Ce 17 décembre, enfin, c’est le Pôle de Ressources de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) BFC qui a proposé une master class à ses adhérent.e.s dans l’hémicycle du Conseil régional, en la présence de Martin Bobel, Vice-Président National du Mouvement Associatif et représentant du Réseau National des Ressourceries. Il a également la casquette de corapporteur de l’Avis du CESE voté à l’unanimité en mai 2024, sur Le Financement des Associations : une urgence démocratique. J’étais à ses côtés pour représenter la Région, entendre les besoins des associations de l’IAE et réfléchir à l’amélioration de nos politiques.

 

Les associations se forment. Elles s’entraident. Elles se sentent impuissantes dans ce système vorace et prédateur, dans un contexte de méfiance et de raréfaction des deniers publics.

Mais quand on est élu.e, quand on a un bout du pouvoir, on se doit, selon notre culture écologiste, de soigner les contre-pouvoirs et favoriser le pluralisme et la démocratie.

Cette relation de pouvoir/contre-pouvoir est une méthode que je privilégie depuis le début de notre mandat. Depuis 3 ans, le financement des réseaux associatifs avec qui nous travaillons a été renforcé, afin d’asseoir économiquement nos interlocuteurs et qu’ils puissent être des lobbys efficaces du monde associatif. Le DLA a connu un financement en augmentation, afin que toute association employeuse de la Région puisse bénéficier d’un accompagnement de qualité et en proximité. J’ai également positionné la Région comme volontaire sur le nouveau réseau Guid’Asso, lequel permet l’identification de toute personne ressource formée pour la vie associative, proche des associations de terrain. Par ce positionnement j’entends le financement de ce réseau, aux côtés de l’Etat, décision partagée par deux autres Régions seulement.

 

Pour 2025, j’ai engagé un travail de fonds avec les services de la Région, afin que la Charte des Engagements Réciproques signée en 2022 par la Présidente, le Préfet de Région et le Mouvement Associatif, soit évaluée : comment finançons-nous les associations de la Région ? Mettons-nous sans le vouloir de la mise en concurrence ? Quel poids administratif pèse, de par notre fonctionnement, sur les demandes de financements ? Comment pouvons nous être de meilleurs partenaires des libertés associatives ?

 

L’enjeu démocratique est immense. Nous en avons bien conscience et nous devons y remédier.

 

Sarah PERSIL,

vice-présidente en charge de la jeunesse, de la vie associative, de la citoyenneté et de la démocratie participative

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