Discours de politique générale – Assemblée plénière décembre 2023

Intervention en plénière



Madame la Présidente, chèr-es collègues,

 

Je vais commencer par répondre aux minorités comme ça ce sera fait.

Hier, le sénat a voté à l’unanimité une proposition de loi des écologistes, une loi garante du pouvoir d’achat des plus vulnérables car elle offre la possibilité aux personnes précaires qui vivent en ruralité de louer à moindre prix des voitures viables de la prime à la casse. Donc Allez- y mollo les populistes quand vous tapez malhonnêtement sur les écologistes.

 

J’avais prévu de débuter cette Assemblée par une pensée émue pour les militants écologistes qui viennent de nous quitter. Luc Torres, Edwige Bazerole et Michèle Rivasi, vos départs soudains viennent nous rappeler ce que nous savons toutes et tous : la vie, si fragile, est notre bien le plus précieux .

Pour les défenseurs du vivant que nous sommes, le soubresauts d’un monde en proie aux violences et aux barbaries de toutes sortes, au Moyen-Orient, en Europe, mais aussi en France, sont autant de tragédies pour lesquelles les mots nous manquent.

 

On ne saurait hélas d’autant moins hiérarchiser les violences et les désordres du monde qu’on sent bien que les guerres pour la conquête de territoires sont souvent aussi des guerres pour l’appropriation des réserves fossiles, la captation des ressources naturelles, l’eau, les terres arables…

Nous ne cesserons de le répéter : la bataille écologique et la bataille contre les fauteurs de guerre, quels que soient les oripeaux dont ils se parent, religieux, nationalistes ou xénophobes, sont inséparables.

Avec la trajectoire d’une planète qui sera presque invivable, pour une partie de plus en plus grande de l’humanité, il n’y a aucun échappatoire possible, juste une bifurcation à enclencher : sans transformation profonde de notre modèle économique,  il n’y aura pas de solution aux crises qui touchent le vivant dans son ensemble.

 

Et c’est l’inverse même: la prolongation de ce système produira chaque jour plus de divisions entre les nations, les peuples et nous amènera inéluctablement aux guerres civiles comme aux conflits armés .

Quel bouc émissaire va-t-on encore inventer demain pour détourner la colère et l’abattement des milliers d’habitants évacués de leurs logements dévastés par l’intensité des inondations de cet automne ?

Quels coupables fictifs va-t-on désigner pour expliquer un mois d’octobre qui a battu un nouveau record de chaleur à l’échelle mondiale?

L’Argentine, l’Italie, les Pays Bas, c’est partout la même dérive. L’appel au repli, à la haine de l’autre

 

Et cette dérive, elle est chez nous, hélas aussi, le produit des doubles discours qui ont sapé la confiance de pans entiers de la population dans la démocratie.

Par exemple, ce n’est pas le tout de se répandre en grandes proclamations dans les réunions internationales, pour ensuite faire l’inverse et draguer honteusement, ici en France comme partout en Europe, des droites elles-mêmes quasiment alignées sur l’extrême droite et tout ça sur le dos de l’écologie :

Prolongation du glyphosate, rejet de la réglementation sur l’utilisation des pesticides, validation de l’accord de libre-échange avec la Nouvelle Zélande.

Voilà que se forme, ici comme ailleurs, la grande coalition contre l’écologie, l’immigration, les élites présentées comme cosmopolites, et de plus en plus aussi contre les scientifiques accusés d’esprit partisan.

 

« Écologie ou barbarie » disait le philosophe :  nous n’allons pas tarder à y être.

Voilà que chauffés à blanc , des fous furieux sont descendus sur un quartier de Roman sur Isère défiant l’État de droit, Voilà qu’à Lyon, à Rennes, à Reims, les groupuscules ouvertement nazis vocifèrent des slogans sécessionnistes et suprémacistes.

L’extrême-droite est toujours la même : une face pour se refaire une respectabilité, une autre face violente avec la haine raciste comme mobile, la violence comme moyen et les faits divers comme prétexte.

Les écologistes appellent les forces républicaines à se ressaisir ! Refusons de centrer le débat public sur des réalités fantasmées ou manipulées .

 

Aucun chercheur sérieux ne parle de vague migratoire avec l’arrivée de 150 000 migrants en France/an dans un pays de plusieurs dizaines de millions d’habitants. Alors,  après un an de polémiques, de surenchères xénophobes,  l’échec du gouvernement à faire adopter son texte sur l’immigration fait exploser en vol le en même temps marconiste : l’humanisme comme le climat ne se négocie pas !  Nous appelons alors de nos vœux à débattre de sujets essentiels : les salaires trop bas, les hôpitaux qui craquent, l’école en lambeaux…

Parce que notre majorité incarne la France généreuse, fraternelle et républicaine, je me réjouis que nous nous saisissions des vrais sujets : agir pour le vivant , pour la solidarité, entre les générations mais aussi entre les écosystèmes,

Ainsi la Convention Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité de Bourgogn,e-Franche-Comté veut elle aller dans le sens de la réconciliation, j’irai même jusqu’à dire avec l’ ambition de contribuer à refonder le pacte républicain et le contrat social pour apaiser la société.

 

Loin de de la brutalisation de la vie politique et des invectives des réseaux sociaux, notre majorité tente de créer un espace pacifié de bienveillance et d’échanges mutuels malgré les différences. Loin de la désinformation aussi, nous nous battons pour sauver l’agriculture et le vivant. Il y a un an, plus de 5000 paysans du Val de Saône étaient menacés de perdre leur contrat de transition (MAEC), fragilisant ainsi leur modèle économique. Grâce à l’opiniâtreté de notre exécutif, aujourd’hui ils sont tous sauvés. Quelque soit l’étiquette politique, tous les élus locaux s’en réjouissent.

C’est pourquoi, je suis convaincue que la parole donnée à des habitant/es éloignés de toutes formes d’esprit partisan au sein de la Convention Citoyenne sera une belle leçon de vérité pour l’ensemble de cette Assemblée.

D’ores et déjà, je retiens la remarque d’une jeune femme qui, lors de la première session, s’est dite légitiment prête aux changements de ses habitudes mais considère que l’effort doit être collectif.

Elle a bien raison.

 

C’est un des enjeux de cette Assemblée plénière : franchir le mur des investissements locaux pour la transition écologique. Il est énorme, personne ne peut le nier.

Au niveau mondial, le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que les coûts des changements climatiques et les besoins de financements pour préparer les sociétés des pays en développement doivent être dix à dix-huit fois plus important qu’actuellement. Dans cette perspective, je ne n’ose à peine évoquer la COP 28 qui affiche le salaire de 3 footballeurs les mieux payés pour financer les transitions.

Parce que gouverner, c’est prévoir, notre majorité, lors de cette Assemblée, inscrit les besoins de financement dans un plan pluriannuels d’investissement afin de veiller au maintien d’un niveau satisfaisant jusqu’en 2030. Nous verrons s’il réunit les conditions pour préparer notre territoires aux mutations écologiques et sociales, et donc sa capacité à rediriger les dépenses fossiles sur des dépenses renouvelables.

Faire avec application et courage ce qu’on a dit et dire ce que l’on fait, voilà la cohérence qui nous permettra d’échapper aux mensonges et aux risques que nous font courir le populisme et la démagogie.

 

Claire MALLARD

Conseillère régionale, présidente du groupe Écologistes & Solidaires

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